Projection de deux films en 16mm, et écoute sonore.
à l’Espace en cours, 20h30, 6€
– L’ayant droit, de Maurice Lemaître, 1991, 16mm, sonore, couleur, 22’
Extrait du son du film : « Monsieur, suite à votre premier courrier et selon vos indications, le visionnage de la conférence de Presse du Général de Gaulle du 16 Mai 1967 a été effectué par nos soins. J’ai le regret de vous informer que les questions – dont vous m’aviez fait parvenir le texte – ne figurant pas dans le document archivé à l’INA, aucune copie de cette conférence de presse ne pourra vous être cédée. »
« Je suis allé, moi, dire merde à De Gaulle, chez lui, à l’Elysée. Vous n’avez pas vu mon film L’Ayant-droit ? » Maurice Lemaître.
– Le soulèvement de la jeunesse, de Maurice Lemaître, 1968, 16mm, sonore, couleur, 28’
Maurice Lemaître a eu l’ambition de réaliser un film réellement créateur sur la révolte de Mai 68. Pour cela, il n’a renoncé à aucune de ses audaces filmiques et il a réussi à plonger dans cette dimension thématique nouvelle les inventions cinématographiques mises en œuvre dans ses réalisations précédentes.
« Les idées du Soulèvement de la jeunesse, que les Lettristes furent les premiers, dès 1949, à exposer et à défendre, idées qui trouvèrent leur illustration partielle dans les événements de Mai 68, et dont l’actualité n’a pas faibli… se retrouvent dans le son du film, sous la forme d’un texte d’Isidore Isou qui les résume et qu’un monologue intérieur de Maurice Lemaître entrecoupe par instants, tel un Fabrice vibrant à la bataille de Waterloo. Sous cet angle, le film demeure un tract vivant, qui allie … “esthétique et politique” » Maurice Lemaître, Œuvres de cinéma (1951-2007)
Né à Paris en 1926, après avoir préparé les Arts et Métiers et les Travaux Publics, Maurice Lemaître participe à la libération de Paris puis commence à la Sorbonne une licence de philosophie. Au cours d’un passage au mouvement libertaire et au comité de rédaction de son journal, il défend et se joint au récent groupe lettriste, qu’il n’a pas quitté depuis lors, et qu’il a fait connaître, tant par ses Œuvres personnelles que par ses actions intenses de propagation, s’imposant ainsi finalement comme une figure essentielle, un créateur majeur de cette nouvelle école novatrice, la première née après Dada et le Surréalisme.
Poète, peintre, sculpteur présent dans maints musées et collections de divers pays, romancier, chorégraphe, auteur de théâtre, voire économiste, scientifique, etc., Maurice Lemaître est notamment l’inventeur d’une nouvelle forme de spectacle, le syncinéma, qui brise et élargit l’ancienne projection cinématographique à « une séance » entière, où le public participe, préfigurant ainsi, en 1950, le « happening » et autres « performances », postérieures.
Espace en cours